Sur son site Internet, cet arrondissement vous propose de donner votre avis sur les priorités budgétaires, au moyen d’une application. Sauf qu’il ne suffit pas de dire “moi je ferai-ci“, “je baisserai les impôts“, “je ferai plus d’espaces verts“. Il faut le prouver en choisissant parmi les mesures proposées, relatives aux compétences de l’arrondissement : bibliothèques, piscines et pataugeoires, déneigement, collecte des déchets, propreté…
Par exemple, vous trouvez qu’il faudrait maintenir une brigade de déneigement sur les trottoirs lors des grands coups de froid ? OK, mais c’est 500 000 dollars par an. Votre budget est donc maintenant en déficit : il faut réduire les coûts sur une autre activité. Abolir la collecte sélective des déchets les jours fériés ? Vous économisez 140 060 dollars. Vous avez un peu de marge désormais : qu’allez vous en faire ?
Une fois votre budget équilibré, vous pouvez soumettre les propositions aux élus de l’arrondissement, qui s’engagent à jeter un coup d’œil à vos propositions. Cette application de “gouvernance ouverte” (OpenGov) est notre coup de cœur de la semaine, car au croisement entre mise en œuvre de l’Open Data, pédagogie (gérer un budget de collectivité, ce n’est finalement pas si simple), et participation citoyenne utile.
Une Google map. Des lignes de chemin de fer. Des données publiques disponibles. C’est SwissTrain, des points mouvants qui représentent les trains et qui affichent leur position en temps réel. Enfin presque, car pour l’instant son auteur nous précise qu’il s’agit uniquement d’une simulation effectuée à partir des horaires du RailService. N’empêche, l’idée de pouvoir rechercher une localisation précise, un vrai service au citoyen. Ça fait rêver, c’est en Suisse, c’est l’ingénieur zurichois Vasile Coțovanu qui l’a fait :
Attention, un effet secondaire risque fortement de se produire une fois que vous aurez vu et utilisé cette application : le besoin de vous précipiter sur la RATP et la SNCF pour les exhorter à ouvrir enfin leurs données.
Tant que nous sommes sur l’Open Data, voilà un joli récapitulatif du mouvement Open Data, largement partagé sur les réseaux cette semaine et réalisé par Visual.ly : historique et état des lieux des initiatives nationales. Au titre de celles-ci, 22Mars (qui édite OWNI) a participé à l’élaboration du site OpenData71, le site du Conseil général de Saône-et-Loire qui ouvre les données.
Deux projets au design épuré et aux contenus bien pensés ont particulièrement attiré notre attention cette semaine.
Le premier consiste en un outil interactif, qui présente l’évolution des 500 plus grandes compagnies américaines (selon le classement du magazine Fortune, récupéré sur Wikipédia) selon trois critères : le rang, les profits et les revenus générés.
Cette dataviz, développée par Fathom, spécialisé dans l’expression de données complexes, a essentiellement pour but, comme Fathom l’explique, de “montrer comment l’on peut facilement visualiser et naviguer dans 84 000 points de données, dans un projet interactif.” Une démarche qui nous parle, forcément.
Pendant que vous êtes sur le site de Fathom, baladez-vous dans leur rubrique “projets”. C’est inspirant.
Le second projet est une cartographie réalisée par Eric Fischer et constitue une représentation du monde en petits rectangles. Chaque rectangle correspond au nombre de messages géolocalisés sur Twitter recensés sur tous les continents. Une carte légèrement déformée qui donne une représentation du monde logiquement calquée sur les principales zones de densité de population “connectée”… ce qui, évidemment, donne matière à réfléchir.
Combien de grammes de CO2 ont été nécessaires pour produire une tablette de chocolat, une canette de bière ou une brique de lait ? À combien de kilomètres en voiture ou en minutes d’utilisation d’un appareil électrique cela correspond-t-il ? 34 produits de grande consommation sont passés au fil de cette application réalisée par We Do Data pour l’entreprise GreenNext. Simple, efficace et ergonomique. On voudrait presque la version mobile pour ses courses au supermarché.
Parler des grands acteurs de l’économique numérique commence à devenir un marronnier dans la dataviz ou dans les applications web. L’infographie interactive The Data Frame présentée ci-dessous a pour originalité de nous présenter un côté délicieusement rétro avec son design version carte aux trésors. L’angle choisi vaut également le détour : représentation de ces grands acteurs (Apple, Google, Yahoo!, eBay,…) suivant, d’une part le territoire sur lesquels ils se situent (“Royaume de l’e-commerce”, “Bassin de la localisation”, “Plaines du contenu”…), d’autre part suivant le type de données auxquelles ils s’intéressent : données sur le contenu qui attire l’attention des internautes, données sur leur localisation, données sociales, etc. De la data sur les data, en somme.
Pour terminer, nous vous proposons quelques liens pour revivre la StrataConf, événement organisé par O’Reilly Media et consacré à l’actualité de la “Big Data”, qui se tenait la semaine dernière à New York :
Un beau programme.
On démarre la rubrique carto avec un petit #oldlink qui date (quand même) du printemps, mais vu qu’il est récemment remonté dans notre veille, on se dit que tout le monde ne l’a pas forcément remarqué à sa parution, bien concentrés que nous étions à surveiller l’apparition des premiers bourgeons.
The World of Seven Billion est (donc) un très joli dossier propulsé par National Geographic pour célébrer le passage (virtuel) des sept milliards d’êtres humains sur Terre. Mappemonde épurée, d’une belle lisibilité grâce à l’usage du fond noir et de couleurs vives figurant les différents niveaux de revenus couplés à la densité de population sur les cinq continents. Une cartographie qui s’appuie sur les données publiques de la Banque mondiale et qui ferait bonne tâche (mais pas tache) dans toutes les salles de classe. En guise de repère contextuel, cette carte est accompagnée de ses principaux vecteurs démographiques, catégorisés selon la moyenne compilée de chaque niveau de revenu dans le monde, et les indicateurs courants de santé publique, d’éducation, de fertilité ou d’accès à la technologie sont ainsi représentés sous une forme sans fioritures, entre logotypes et géométrie.
Dans le même ordre d’idée (un peu #oldlink, et un peu #dark), une pimpante cartographie des États-Unis s’affiche sous le prisme de ses dénominations géographiques génériques, ou toponymes. En se basant sur les données ouvertes (voilà, ça sert aussi à ça, l’open data) du bureau d’inspection géologique étasunien, Derek Watkins peint une carte comme un tableau du pointilliste Georges Seurat, en couleurs inversées sur fond de considérations linguistiques. Où sont les ruisseaux, les marécages, les marais, les bourbiers, les rios et les arroyos qui se retrouvent par centaines de milliers dans le nom des bouts de terres humides et spongieuses, qui, mises bout à bout, forment les États-Unis d’Amérique ? Preuve par l’image : rarement aux mêmes endroits. Et il n’est point besoin d’être anglophone ni géologue pour le comprendre.
Autre carte, nécessaire comme le sang dans nos veines, est celle de l’internet sous-marin réalisée par TeleGeography. La firme de conseil et de recherche californienne, spécialisée dans les telecoms, a compilé ses propres sources pour dresser ce portrait interactif des quasi 200 systèmes sous-marins de câblages permettant (entre autres) à cet article de parvenir à s’afficher sur votre écran. En tant que telle, c’est dans l’adage “Less Is More” (simple et efficace) que réside la force de cette application : une bonne Google Map, des paquets de données géographiques et le tour est joué. Reste à cliquer sur un câble pour obtenir les informations élémentaires le concernant : date de mise en service, longueur du câble, son propriétaire, ses points d’entrée et de sortie et l’adresse du site qui y promeut son règne.
Enfin, dans la série “je fais de la cartographie de qualité en HTML5″, Martin De Wulf n’est pas en reste : son projet, à la fois sobre et ambitieux, est de dresser une carte des migrations à l’échelle mondiale grâce à la base de données du centre anglais de recherche et de développement sur les migrations, la globalisation et la pauvreté. Dans l’utilisation, compliqué de faire plus simple : le passage de la souris sur un pays de ce planisphère sombre permet de découvrir des données économiques et sanitaires de base, et le clic sur chaque pays offre une visualisation instantanée des flux migratoires principaux – tant en départs qu’en arrivées – et les données associées. Détail ultime qui en fait une véritable application, l’ensemble est “cachable” par le navigateur, et permet donc sa consultation hors-ligne. Du très beau travail.
Connais-toi toi-même, disait-on à Delphes. C’est sans doute la louable intention de la célèbre compagnie d’analyse de données sur le web Hitwise, qui dévoile cette semaine sur son blog une “infographie” nommée : “l’usage de l’internet anglais résumé en une heure“. Alors, nous sommes un peu forcés de mettre infographie entre guillemets, car le résultat produit est pour le moins perfectible dans l’espace insondable et subjectif qu’on appelle sans modestie esthétisme. Toutefois, nous estimons que l’aboutissement du travail d’analyse consistant à comprendre comment #lesgens passent leur temps en ligne mérite d’y laisser un œil ou deux. Ne serait-ce que pour digérer que les Anglais ont passé plus de 3 milliards d’heures sur internet au mois d’août. Dont presque un quart sur les seuls réseaux sociaux. Soit cinq fois plus que sur les sites d’actualités et sept fois plus que dans leur courriel. Et que les Grands-bretons ne consacrent (statistiquement) que deux minutes par heure aux sites olé-olé. On est obligé d’y croire.
La deuxième infographie plutôt moche de la semaine, qui mérite cependant indubitablement un traitement néo-socratique, est celle fomentée par le site 1000memories, qui veut t’aider, lecteur, à organiser, partager et découvrir les photos vieillottes de ta famille et de tes amis. Là encore, les minimalistes amateurs du “Less is More” apprécieront l’extrême lisibilité de cette illustration, qui manie le treemap à merveille pour mettre en parallèle le nombre de photos présentes sur quatre plates-formes bien connues : Facebook, Flickr, Instagram et la bibliothèque du Congrès. Et en matière de stockage de photographies, au risque d’utiliser un cliché : la vérité est ailleurs.
Le Flash c’est le mal. Mais vu qu’on est (donc) ouverts comme du chouette code HTML chez OWNI, il est impossible de ne pas mentionner cette semaine le remarquable travail de synthèse sur les élections sénatoriales propulsé par le site du Sénat lui-même, à l’occasion – sans surprise – du scrutin de dimanche portant sur le renouvellement partiel de cette magnifique assemblée. Tout ce que le citoyen doit savoir sur l’élection est déployé sobrement, en deux langues, et pensé “accessibilité” comme l’atteste la voix mélodieuse de la dame qui parle à l’intérieur. Ne manque sous aucun prétexte, cher lecteur, de te rendre sur ce site de service public qui favorise la publication de données facilitant leur réutilisation. Ça s’appelle (encore) l’open data, et c’est vraiment très bien. Juste dommage pour le Flash.
]]>Hello à toutes et à tous !
Vous êtes peut-être en vacances ou en train de travailler en plein mois d’août, qu’importe, il n’y a pas de conditions pour faire un point sur le graphisme ou le design ! Au programme on va faire un tour du côté de la gestuelle tactile, de la typographie, du stop motion, du fameux projet Black Mirror ou encore de la dataviz’ sur la science-fiction ! On finira sur un petit WTF japonais comme je les aime ;-)
Bon vendredi et… bon graphism !
On commence notre revue de la semaine avec une documentation indispensable pour tous les designers qui travaillent avec la gestuelle, que ce soit sur les écrans d’Apple, de Microsoft, de Nokia, etc. Vous aurez donc grâce au travail de Craig Villamor, Dan Willis, and Luke Wroblewski & Kim Fulton et à ce PDF très complet, les schémas des gestes tactiles qui illustrent la façon dont les utilisateurs peuvent interagir avec les interfaces multitouch, et comment les plates-formes logiciels intègrent ces mouvements.
Pour rappel, un premier guide avait été édité il y a quelques temps ainsi qu’un autre, très intéressant lui-aussi ! Vous allez donc pouvoir réviser tout ça cet été et devenir incollable, faire des battles où il faut nommer les gestes et savoir l’action, etc. etc.
> télécharger en PDF de ces cartes
On sort du tactile et du numérique pour faire un tour sur la plage avec une vidéo en stop-motion. “Gulp” est un court métrage créé par Science Sumo à Aardman. Racontant l’histoire d’un pêcheur et de ses pêches quotidiennes, ce film a été tourné image par image à Pendine Beach. Le tout a quand même été tourné avec un simple téléphone Nokia N8 (12 mégapixels). D’ailleurs, ce film a battu le record du monde du plus grand film d’animation en stop-motion du monde !
À voir donc ;-)
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Merci Julie
Je voulais également vous présenter l’Égypte 22 qui est une police expérimentale à la fois géométrique et symbolique.
Ce caractère explore le concept des symboles dans les différentes langues. On oublie en effet souvent que les peuples ont d’abord utilisé des symboles simples et élémentaires pour rendre visuellement le langage et le monde. Ces symboles sont encore utilisés mais se sont perfectionnés, développés et ont évolué. Cette police tente donc de rassembler et de recréer ces symboles en combinant des proportions géométriques avec des lignes horizontales, verticales et des formes géométriques. Un retour aux fondamentaux en quelque sorte…
> télécharger cette typographie
Cette semaine a également été pour moi le moment où j’ai pu découvrir “Black Mirror”, le premier projet solo de l’artiste américain Robert Seidel qui combine habilement de la projection vidéo et du papier découpé au laser pour créer une expérience immersive visuelle. Ses sculptures en papier sont suspendues devant un miroir de la forme de l’écran pour une projection vidéo par dessus. L’effet est hypnotique, comme vous pouvez en juger par vous-mêmes par vous-même dans la vidéo ci-dessous.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
On enchaîne avec un grand travail graphique réalisé par Michael Hobson, ancien irlandais et nouveau londonnien. C’est sa première tentative graphique sur une si grande infographie. Il a vouluprésenter toute la chronologie de la façon dont les films voient le futur, notre futur. C’est plutôt intéressant, notamment sur la façon dont les éléments sont cohérents et s’emboîtent…
C’est graphique, c’est coloré, c’est rythmé, c’est… n’importe quoi et c’est le dernier clip intitulé “PONPONPON” de Kyary Pamyu Pamyu :-D
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Un dernier mot pour finir ce “Vendredi c’est Graphism”, j’entends beaucoup de tout sur l’état de santé d’OWNI en ce moment et pour celles et ceux qui se posent des questions sur Vendredi c’est Graphism, on continue, on avance, on explore, et ce, tous les vendredis ! D’ailleurs, s’il vous reste encore un peu de temps, je vous invite à regarder cet article sur la typographie dans la publicité d’aujourd’hui et à vous rendre à Fontenay-sous-bois pour voir l’exposition “Trait(s) Libre” !
Bon week-end et à la semaine prochaine !
]]>La rapidité de la communication sur les réseaux a un effet secondaire: les concepts sont souvent trop utilisés et deviennent des buzzwords, puis déçoivent, avant même d’être prêts. Résultat, l’intérêt pour la chose diminue et l’insatisfaction le remplace. Le journalisme de données (#ddj pour data-driven journalism) est à cette croisée des chemins aujourd’hui. Bien que la plupart des intéressés s’accorde à dire que les données pourront à l’avenir être utilisées pour enrichir le journalisme et le rendre plus fiable, beaucoup s’interrogent.
La question la plus souvent posée reste “Mais en quoi est-ce différent de ce que l’on a déjà ? On parle de grandes infographies, c’est ça ?” C’est pourquoi nous avons, en mars dernier, publié un long papier intitulé Media Companies Must Become Trusted Data Hubs, où l’on tâchait de démontrer le potentiel futur des données et du journalisme.
On a besoin d’exemples montrant réellement comment les données peuvent faire la différence. Comme d’aider les lecteurs à comprendre ce qu’il se passe et à prendre de meilleures décisions: acheter une maison ou une voiture, choisir une université ou une carrière – tout ça, nous le faisons tous les jours en nous fondant sur ce qui pourrait marcher. Et pour cette raison, nous nous faisons souvent berner par le “Monde des 99 Centimes” : les promesses de succès faciles charriées par la publicité et les relations presses nous laissent souvent désemparés lorsqu’il s’agit de faire le bon choix.
Bien que l’on dispose d’une infinité de contenus et de mises à jour, il reste difficile de trouver des informations fiables, compréhensibles et dignes de confiance lorsque l’on doit prendre des décisions réellement importantes. La plupart des “conseils” ou des “offres” sont un savant mélange de psychologie de comptoir (“Possédez une nouvelle voiture pour 299€”) et d’algorithmes affichant des bannières qui clignotent. Tout ceci est construit sur de l’analyse de données: de grosses boîtes comme Google, McDonald’s ou Zara utilisent des algorithmes complexes avant de dépenser des millions dans des campagnes de communication. La jungle qui nous entoure est construite sur des données, et – regarde – ça clignote.
L’une des grandes promesses du journalisme de données est que cela peut changer. Qu’il existe un genre de journalistes qui peut creuser dans les données, en tirer du sens et découvrir ce qu’une situation ou un évènement recouvre réellement. Mais à l’exception de quelques médias qui travaillent là-dessus, où sont les pionniers qui arrivent avec des projets enthousiasmants ?
Voilà un exemple qui peut nous en apprendre beaucoup. Il s’agit d’une création de Catherine Mulbrandon, qui a étudié l’économie, travaillé dans la finance et ouvert un site web, Visualizing Economics, il y a quatre ans. Sur son site, les données remontent sur plusieurs décennies et couvrent de nombreux sujets, tels le prix de l’immobilier, les cycles économiques, l’inflation. Elle cherche clarifier ces sujets pour le commun des internautes.
Pour faire passer ce projet à l’étape supérieure, Mulbrandon a conçu un projet baptisé “Income“ (revenu), où elle tente de visualiser comment les Américains gagnent leur vie, en prenant en compte de nombreux angles. Pour le financer, elle a utilisé la plateforme Kickstarter, une plateforme où de bonnes idées peuvent être présentées à des financeurs éventuels.
Catherine Mulbrandon a clairement trouvé son créneau. La somme nécessaire au lancement du projet, 6 000$, a été dépassée depuis longtemps. Ses mécènes continuent même à donner: au 15 avril 2011, un total de 209 soutiens a financé le projet à hauteur de 9 000$, et il reste 15 jours avant la fin de la collecte de fonds.
En comparaison des affaires du monde, cette petite histoire n’a rien d’exceptionnel. Mais au vu de la situation dans le milieu du journalisme, c’est très important. Mulbrandon a déjà reçu l’argent, et c’est largement plus que ce que perçoivent la plupart des auteurs de livres. Les commentaires sur le site de Kickstarter sont très positifs et soutiennent le projet. Ils soulignent à quel point “Income” répond à un besoin et fournit ce que de nombreux utilisateurs souhaitent comme information.
Début mars, nous avancions que les groupes de presse devaient devenir des plateformes de données dignes de confiance et ne plus chercher à accaparer l’attention, mais plutôt à fournir des réponses plus profondes. C’est exactement ce que fait “Income“, et en pratique, pas en théorie. Rencontre avec la créatrice de ce projet.
Catherine Mulbrandon : Bien que j’avais dans l’idée que le projet soit financé, je l’ai lancé parce que je voulais tester mon idée selon laquelle un groupe de personnes (professeurs, financiers, journalistes, bloggers politiques, amateurs d’infographie) serait en mesure de payer pour des versions papier ou des copies en haute-définition de mon travail.
J’ai passé plusieurs années à travailler dans la finance et j’ai vu très fréquemment des clients avoir besoin d’information économique très basique pour comprendre l’environnement financier. Cela manquait aussi dans la couverture médiatique de l’économie. A l’université Carnegie Mellon, j’ai créé une série de posters sur l’économie américaine pour mon mémoire de maîtrise et j’ai décidé de continuer ce travail après mon diplôme, via mon blog.
Le revenu était l’un des sujets de mes trois premiers posters, en 2004. A l’époque, il y avait très peu de visualisations à propos des revenus mais, au fil du temps, le sujet est devenu de plus en plus populaire. Pourtant, ces infographies se penchent souvent sur les inégalités présentes et ne les placent pas dans un contexte historique plus large, prenant en compte les modifications de la structure de l’économie. J’ai dans l’idée, pour ce Guide Illustré, de faire converger en un même endroit toute l’information sur les revenus que je peux trouver.
Plusieurs personnes essayent de définir ce que je fais. Je pense qu’une combinaison de design de l’information et de datajournalisme est le mieux que je puisse trouver pour qualifier mon travail.
Je pense que le problème est que personne ne va payer pour ça. Le gouvernement ? Les journaux et les magazines ? Une bonne partie de l’information économique est créée par le gouvernement, mais l’administration n’a aucune raison de la fournir au public d’une manière compréhensible. Les médias se concentrent sur l’actualité chaude et de nombreux groupes ou ONG présentent des données de façon biaisée.
Quand j’ai commencé à me pencher sur les disparités de revenus, j’ai pensé que les PDG et les stars étaient les mieux payés, qu’ils gagnaient 20, 50 ou 100 millions de dollars par an. Une somme que j’avais du mal à imaginer. Quand j’ai poussé plus loin l’enquête, j’ai vu que des managers de fonds spéculatifs gagnaient plus d’un milliard de dollars par an. On a récemment pu voir que le manager de fonds spéculatif le mieux payé se faisait 5 milliards par an.
]]>Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer ce décalage français : un rapport différent aux données, une histoire journalistique divergente, une culture de la transparence publique antagonique, un appareil législatif singulier et surtout des rédactions appauvries tant en moyens financiers qu’en compétences humaines. Je détaillerai ces explications dans un prochain post, en attendant, je vous renvoie à l’article d’Elodie Castelli sur journ@lismes.info « Le Data-journalisme peine à se développer en France » et aux quelques compilations ci-dessous.
Le New York Times : leader américain en matière de data journalism. Ses infographies sont les plus innovantes et les plus esthétiques. Son partenariat avec IBM (logiciel ManyEyes) lui permet de proposer un « visualization lab » interactif et participatif.
]]>Article initialement publié sur Database journalism, traduit en italien sur lsdi
Photo d’illustration pdinnen sur Flickr
En s’adressant à l’intelligence visuelle de leur public et non pas à leur intelligence verbale. En transformant d’indéchiffrables statistiques en sens et en savoir. Simple, clair, éclairant.
Un storytelling innovant, enrichi par les nouveaux outils numériques et l’art du webdesign.
Ces explorations dans le champ de la visualisation de données vont devenir de plus en plus importantes dans le traitement de l’actualité. L’an dernier, la page la plus vue du nytimes.com était une infographie interactive présentant la journée électorale du Super Tuesday lors de la présidentielle. Une petite révolution dans la manière de rendre compte de l’information.
A la croisée du journalisme de données et du journalisme visuel, il ne manque aux infographies créatives présentées par Mirko que l’interactivité pour entrer de plein pied dans le rich-media et ses richesses, très bien présentées par Alain Joannès dans Communiquer en rich media (publié en novembre 2009 au Cfpj).
(I resized this one for the blog, click the link to see the original one that looks much better)
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